Vivre de l’écriture en étant un auteur hybride avec Maeva Catalano
Écriture, Édition, Promotion Autrice nomade et hybride, Maeva Catalano a publié ses romans à la fois en autoédition et en maison d’édition et vient de
Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui me touche beaucoup parce que c’est quelque chose que je vis et que je dois combattre assez régulièrement : les blocages d’écriture.
Ça arrive à tout le monde, ça touche n’importe quel type d’auteur, qu’il soit débutant ou confirmé, qu’il en soit à son premier roman ou à son 70ème .
Un blocage d’écriture, aussi appelé syndrome de la page blanche, panne d’écriture, burn-out d’écriture, ça fout le moral en l’air. On a l’impression de ne plus arriver à écrire, de ne plus savoir faire ce qu’on veut et aime faire, c’est un peu déprimant.
Donc aujourd’hui, avec mon expérience relativement simple de quelqu’un qui vit régulièrement des blocages d’écriture je viens vous donner quelques astuces, que personnellement j’utilise et qui fonctionnent sur moi, pour vous aider à sortir d’un blocage, et donc à vous remettre à l’écriture, que ce soit dans votre projet actuel ou dans d’autres projets.
C’est parti pour les petites astuces.
La première chose à faire avant d’essayer de soigner le mal, c’est de le comprendre. Comprendre d’où vient votre blocage et qu’est-ce qui fait que ça ne marche pas.
Est-ce la fatigue ? Du stress ?
L’histoire que vous êtes en train d’écrire ne vous plait plus ? (ce qui est possible)
Vous en avez marre parce que ça fait trop longtemps que vous travaillez dessus ?
L’intrigue vous semble d’un coup bancale ? Les personnages posent problème ?
Quelque chose vous agace ?
Bref. Quelle est la raison qui fait que vous bloquez actuellement ?
On ne met pas un pansement sur une plaie ouverte, donc il faut comprendre ce qui se passe pour pouvoir mieux le gérer.
D’ailleurs, si ça vous intéresse on en a pas mal parlé dans l’épisode des blocages d’écriture avec Johanna Vogel. N’hésitez pas à aller l’écouter, c’est quelque chose qui est traité vraiment en profondeur, ça devrait bien vous aider.
J’ai commencé n°3 parce que j’avais un blocage sur Absolu.
J’ai cherché quelle était la source de ce blocage et c’était lié, à ce moment-là, à une sorte de lassitude et de désespoir : ça fait déjà plus de 5 ans que je travaille sur ce projet et mon cerveau avait besoin d’air.
Donc le fait de comprendre que ce n’était pas l’intrigue ou les personnages ou encore le fait d’aimer ou pas l’histoire, juste le fait que j’avais la tête dans le guidon, que je ne voyais plus rien et que ça faisait trop longtemps que je travaillais sur la même chose, ça m’a permis de prendre des mesures adéquates.
Ça m’a permis de comprendre que ce n’était pas le roman le problème, mais juste une accumulation, qui faisait que je bloquais, tout simplement, que je n’arrivais plus à faire face.
La solution que j’ai trouvé à ce moment-là, qui correspondait à mon blocage, c’était de me dire, ok, c’est pas l’écriture le problème en tant que tel, c’est le fait que ça fait trop longtemps que je suis sur cette saga, j’ai besoin de prendre l’air, donc c’est pour ça que j’ai démarré n°3, pour avoir cette bouffée d’air.
N°3, c’était pas forcément un livre que j’avais envie d’écrire de base. C’est pas vraiment une histoire que je porte dans mon cœur ou quoi que ce soit. C’était plutôt un défouloir, pour me faire réfléchir à autre chose qu’Absolu.
Ça m’a totalement aidée d’ailleurs, ça m’a débloquée : j’ai passé 3-4 semaines à travailler sur n°3, et là, je l’ai remis en standby parce qu’Absolu a redémarré.
Le simple fait de laisser mon cerveau respirer, prendre cette bouffée d’oxygène, aller ailleurs, travailler sur quelque chose de nouveau, quelque chose d’autre, tout simplement, ça l’a aidé et ça m’a débloquée.
C’est pour ça vraiment que je vous dis de comprendre d’où vient votre blocage, pour trouver la solution la plus adéquate à votre situation. Parce que si c’est juste, par exemple du stress, de la fatigue, ça ne va pas du tout être la même solution que moi avec Absolu.
Donc, comprenez d’abord, et ensuite agissez.
Une deuxième chose qui m’aide énormément quand j’ai un blocage d’écriture, et je le fais très régulièrement, même quand je n’en ai pas, c’est le changement de support.
Je passe de mon ordinateur au carnet, du carnet à des feuilles volantes, des feuilles volantes au post-it, du post-it à mon ordinateur, etc. Parfois le simple fait de changer de support permet à nos idées de se débloquer.
Du coup quand j’écris j’ai toujours mes carnets à portée de main pour m’aider à y voir plus clair.
Finalement, c’est un peu comme ceux qui écrivent en Comic Sans MS et qui ont l’impression que ça fait plus brouillon. C’est une astuce qui avait été donnée par Christelle Lebailly, n’hésitez-pas à aller la suivre sur les réseaux sociaux.
Moi, c’est un peu ça. A partir du moment où ce n’est plus sur mon ordinateur, ce n’est plus officiel.
Ce qui est étrange, c’est que sur l’ordinateur, je peux facilement effacer du texte, alors que sur carnet, une fois que c’est écrit, à moins de le rayer, c’est plus compliqué.
Mais pour autant, sur carnet, mon cerveau a conscience que ce n’est pas la version finale. Il en a tellement conscience que ça me libère et que j’écris de manière beaucoup plus fluide et naturelle.
J’ai un peu la flemme d’écrire mon roman entier dessus. Je ne l’ai jamais fait et je ne pense pas que je le ferai un jour, parce que ce n’est pas là où je préfère écrire et j’écris bien plus vite de toute façon sur ordinateur. Mais dans des situations de blocage, quand j’ai besoin de réfléchir à des points d’intrigue, des points sur les personnages, je sors le carnet et ça va tout de suite mieux parce que mon cerveau passe en mode brouillon. Il change de support, ce n’est plus la même perspective et le blocage s’en va.
Des fois aussi, j’arpente ma chambre et je parle toute seule. Vraiment, c’est très bizarre, j’espère que mes voisins ne se posent pas des questions sur ma santé mentale. Je réfléchis à voix haute, je me questionne, je pose des questions à mes personnages.
Ils ne me répondent pas bien sûr, heureusement pour moi, mais c’est aussi une autre manière de changer de support. Passer de l’écrit à l’oral.
On peut discuter aussi, moi je discute avec ma sœur. C’est un changement de support parce que ça nous oblige à sortir de notre carcan habituel pour aller déplacer nos idées sous une autre forme. C’est quelque chose que je fais très régulièrement, même pour mes tous petits blocages d’écriture.
Et enfin, quelque chose que j’adore faire et qui fonctionne à merveille pour moi pour me débloquer une scène, c’est le fait de l’écrire avec un autre temps et une autre narration.
Absolu par exemple, je l’écris au passé et à la première personne du singulier, comme la majorité de mes histoires. Alors quand un chapitre me bloque, je me mets à décrire vaguement les scènes au présent et à la troisième personne du singulier.
Au lieu de dire « Je me réveillais dans une pièce inconnue, je me sentais mal, etc. » je vais simplifier les actions et écrire « Il se réveille dans une pièce inconnue, il a mal à la tête, il a peur et se lève. »
J’enlève toutes les fioritures et mets juste la base, comme si je décrivais l’histoire à quelqu’un rapidement. On est pas là pour faire du beau texte. Je change de temps, je change de personne et d’un coup mes scènes se débloquent.
Si vous écrivez à l’inverse à la troisième personne au présent, vous pouvez passer à la première personne au passé.
Dans tous les cas, ça fonctionne. C’est un changement de format qui peut totalement vous débloquer, en cas de page blanche ou en cas de stress lié à l’écriture, parce qu’une scène vous angoisse un petit peu. Là, encore une fois, votre cerveau va passer en mode brouillon.
Moi je sais que quand je passe à la troisième personne et au présent, mon cerveau sait que ce n’est pas la version définitive, il passe en mode brouillon, et là tout de suite ça sort tout seul et y a plus de blocage.
Le but ici n’est vraiment pas de faire de jolies phrases, mais de permettre à son cerveau d’écrire, d’avancer et de surmonter un passage qui vous effraie. On essaie de gruger un petit peu le cerveau.
Parmi les trois solutions données, la première, c’est d’abord de comprendre d’où vient notre blocage, parce que parfois c’est juste de la fatigue, c’est juste que vous en avez marre de votre histoire et quand c’est comme ça, il faut se reposer, se ressourcer, ou en parler avec des amis.
Les deux autres sont des petites techniques pour embrouiller votre cerveau et faire en sorte qu’il passe en mode brouillon, parce que le blocage d’écriture, c’est juste de la peur.
C’est la peur d’échouer ou de réussir, les deux étant très liées. On est paralysé par la peur parce qu’une scène nous effraie, parce qu’elle est complexe à écrire, il y a beaucoup d’actions, ou justement parce que les personnages passent une étape émotionnellement parlant, ou parce que ça nous rappelle quelque chose qu’on a vécu, et donc on sait que ça va être compliqué à écrire.
Il y a plein de choses qui font qu’un passage, un chapitre, une scène, ou même juste un petit dialogue, peut devenir très effrayant pour nous et créer un blocage.
Ce sont vraiment des petites astuces que j’utilise au quotidien pour me sortir de ces situations et avancer, même quand quelque chose est très effrayant pour moi. Je me dis que c’est juste mettre des mots sur du papier ou sur mon écran à un autre temps et que quoi qu’il arrive, ça va bien se passer.
Je vous renvoie vers les épisodes avec Johanna Vogel qui donne pleins d’astuces sur le bien-être des écrivains. J’avais fait aussi, au tout début du podcast, un épisode sur les blocages d’écriture, donc si ça vous intéresse n’hésitez pas à aller le voir.
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Écriture, Édition, Organisation, Promotion Rose K. Beira est écrivaine, conteuse et narratrice de livres audio. Originaire de France, elle vit à l’étranger la plupart du temps