“Faire sa plume sur les forums RP” Anecd’auteurs de Ludmila Taillanter
Édition Ludmila, passionnée d’écriture, de musique de dessin et de danse, n’est pas encore publiée, mais écrit depuis ses 10 ans, essentiellement de la prose
Si vous me suivez sur Instagram, Wattpad ou TikTok vous devez déjà être courant de la grande nouvelle. Aujourd’hui je vous fais un épisode pour vous raconter comment Absolu a été accepté par une maison d’édition.
Après tous les épisodes sur les refus que j’ai pu me prendre, je suis tellement contente de vous faire enfin un épisode sur l’acceptation, vous n’imaginez pas à quel point !
C’est une histoire que vous m’avez beaucoup demandée et vous étiez assez impatients de l’avoir en podcast. Même si j’ai déjà fait un live Instagram pour en parler, je suis contente de pouvoir me poser un peu pour vous raconter comment j’ai su que j’allais être acceptée, ce que j’ai ressenti aussi, et vous allez voir que ce sont des émotions assez contradictoires.
Bien évidemment je continuerai de faire plein d’épisodes pour la suite, mon contrat d’édition, le travail éditorial, les corrections, pour que vous puissiez suivre tout ça avec moi au fur et à mesure.
Mais d’abord, commençons par le commencement.
Tout a démarré en juin 2021 : j’ai fait mes premiers envois avec l’idée d’attendre six mois pour faire d’autres envois, donc vers décembre 2021.
J’avais fait des envois à très peu de maisons d’édition en juin. C’était surtout celles que je connaissais et qui faisaient du Young Adult, donc qui seraient potentiellement intéressés.
Je n’avais pas envoyé à Bragelonne parce que pour moi Bragelonne c’était de l’adulte et pas du Young Adult comme Absolu.
En novembre, je suis tombée par hasard, en fouillant un peu dans les rayons SF et Young Adult de ma librairie sur quelques livres de la collection BigBang. Je pensais qu’il s’agissait d’une maison d’édition, et non une collection.
Alors que je recevais mes premières lettres de refus, je me suis dit que j’allais peut-être faire une seconde salve d’envois.
J’ai regardé de nouveau ce que j’avais chez moi qui correspondait à Absolu. Il y avait notamment la collection BigBang. Je découvre que c’est une collection, pas une maison d’édition et qu’elle fait partie de Bragelonne. La partie Castelmore de Bragelonne fait bien du Young Adult, donc tentons l’aventure, on va essayer de leur envoyer.
En décembre 2021, j’envoie mon manuscrit sur leur site, de façon tout à fait traditionnelle, via leur formulaire d’inscription et c’était fini.
Le même mois, je m’inscris à Edith & Nous qui met un mois à lire mon livre. Après ça, les équipes m’ont vraiment bien pris en charge. Ils avaient beaucoup aimé Absolu et souhaitaient le mettre en avant au niveau des maisons d’édition.
Même si ce n’est pas passé par eux finalement, je tiens à les remercier parce que leur travail a été super qualitatif. Ils ont été très à l’écoute, ils m’ont accompagnée tout le long et m’ont félicitée une fois qu’ils ont su la nouvelle. Ils m’avaient également mis dans le panier de Bragelonne.
Mon manuscrit est arrivé chez Bragelonne par deux chemins différents, mais il y en a encore un troisième.
Le 14 février 2022 sort une interview sur le podcast avec Séléna Bernard, Export Manager chez Bragelonne, vivant au Québec. On a discuté de son métier, et à la fin, comme pour chaque personne que je reçois, je prends les gens en otage quelques minutes pour vérifier que tout s’est bien passé.
Souvent c’est le baptême de l’air du podcast, donc je vérifie que je n’ai pas traumatisé mes invités, qu’ils ont apprécié le moment et s’ils ont des remarques à me faire pour que je puisse m’améliorer.
Donc j’ai pris Séléna en otage, j’ai discuté un peu avec elle, et de fil en aiguille, on a parlé de sites web, je lui ai montré le mien, puis j’ai montré la partie sur Absolu.
Séléna, qui n’est pas éditrice mais apporteuse de projets au Québec, ce n’est pas la même chose, me dit : “Tu peux m’envoyer ton livre ?” Je lui dis oui, si tu veux, il n’y a pas de soucis !
C’était début février, et comme pour tous les autres envois, j’ai essayé de me dire d’arrêter d’attendre quelque chose, de continuer ma vie, de faire mes réécritures, d’avancer sur le tome 2, et que les choses viendront quand elles viendront.
Amor fati, comme on dit, l’amour du destin. Je me disais que tous les refus que je me prenais étaient des chemins qui n’étaient pas faits pour moi et que d’autres chemins m’attendaient encore.
Nous sommes fin avril 2022. Je vois que Séléna est sur le territoire français, à Paris, notamment pour accompagner la tournée de Margaret Rogerson qui est une des autrices de Bragelonne de leur collection BigBang.
Séléna fait un petit réel où elle montre les locaux de Bragelonne. Moi je regarde, un peu curieuse et je commente “oh ça a l’air cool, c’est super les locaux de Bragelonne !” Séléna me dit “tu devrais venir”.
Je réponds à l’affirmative en rigolant, puis elle me demande quand est-ce que je viens. Je comprends que c’est très sérieux comme demande et regarde mes disponibilités avant qu’elle ne reparte au Canada.
Me voilà partie le lundi 2 mai au matin. Je me suis levée très tôt pour aller déjeuner avec mon amie Alice qui est en formation d’éditrice, avant mon rendez-vous chez Bragelonne.
Sauf que moi, Bragelonne, je venais en pure touriste. Je venais pour rencontrer Séléna en vrai et parce qu’elle m’avait dit qu’elle me ferait visiter les locaux.
Très contente, je venais avec mon petit sac à dos d’écolière. J’avais pris mon ordinateur car l’après-midi je rejoignais Estelle de la chaine About Estelle et Amanda de La fille du livre. On mangeait et on passait une partie de l’après-midi ensemble, donc je savais qu’on allait écrire.
Bref. Moi j’étais juste venue dans les locaux de Bragelonne pour visiter. J’arrive, Séléna me met à l’aise et commence à me présenter des gens.
Mon angoisse personnellement c’est quand on me présente beaucoup de monde d’un coup parce que j’ai une très mauvaise mémoire des prénoms et des visages. J’étais déjà un peu intimidée. Même si je suis pas du genre timide, c’est quand même assez impressionnant de rencontrer autant de monde travaillant dans un domaine qu’on aime tant. En l’occurrence, rencontrer des gens qui font des beaux livres, des gens qui sont là dans la prod, dans le marketing de couverture, qui font les dorures… J’étais en mode « Wow c’est trop cool ! » Comme un enfant au parc d’attractions.
On rencontre tout ce beau monde, j’oublie les prénoms au fur et à mesure. D’ailleurs j’étais frustrée, j’aurais bien voulu les noter, mais bon, déjà que je faisais très écolière, là ça aurait vraiment terminé le tableau.
Séléna me jetait des petits coups d’œil parfois, avec un petit sourire, mais vous savez, moi, je suis un peu tête en l’air parfois, donc mon cerveau n’a pas fait tilt. Et puis surtout, je m’étais forcée à n’attendre rien. Quoi qu’il arrive, c’est une visite et c’est grave cool.
A un moment Séléna me dit qu’elle va me présenter à l’éditrice du Young Adult, Hélène. Ok, allons-y, allons voir Hélène !
J’arrive devant le bureau d’Hélène qui nous dit bonjour et nous emmène en salle de réunion.
Vous la voyez l’enfant touriste, là, qui se dit “pourquoi on va en salle de réunion, quel est l’intérêt ?”
Je me pose à côté d’Hélène. Dans un coin de la salle il y avait Séléna qui nous regardaient avec de grands yeux brillants et un sourire qui remontait jusqu’aux oreilles.
Mais quel est ce guet-apens dans lequel on m’emmène ?
Et là, Hélène me regarde et me dit : « Margot, Séléna m’a transmis ton manuscrit, j’aime beaucoup Absolu, je veux le publier. »
Je sais pas si vous regardez des animés, c’est l’image qui me vient, on est à ce moment là où mon âme, la partie émotionnelle mon corps et de mon être est sortie et a commencé à flotter dans la pièce. Il ne restait plus en moi que la partie mécanique qui a souri et qui a fait “ah d’accord !”, en gros, qui était contente, mais sans comprendre.
J’ai buggé. Le cerveau il a fait “reset, veuillez recommencer, erreur, page 404”. Vraiment c’était n’importe quoi, mon cerveau a totalement disjoncté.
Donc Hélène commence à me parler. La première chose qu’elle me dit “avec nous, pas de contrat de préférence” mais ça j’en parle dans un épisode dédié au contrat.
Elle me dit qu’elle aimerait publier Absolu, ça les intéresse beaucoup. Ils savent que la science-fiction militarisée n’est pas ce qui est le plus à la mode, et elle a raison, en ce moment la mode c’est plutôt la romantesy, mais c’est une histoire qui leur parle. Ils voient qu’il y a de l’engouement autour donc ils veulent lui donner sa chance.
Après avoir un peu discuté avec elle, j’ai montré mon petit site avec mes fanarts. Elle était impressionnée. Moi j’étais en mode enfant touriste jusqu’au bout. Elle me donne sa petite carte et me dis au revoir.
L’équipe Bragelonne me fait plein de cadeaux. Ils m’ont offert deux livres et un jeu de société. Ils étaient super contents pour moi, ils me disent au revoir.
Et là je me retrouve dans la rue, sortie un peu plus tôt que ce que je pensais, à devoir attendre Estelle qui devait me rejoindre pour aller manger, et totalement perdue. Vraiment, j’étais larguée.
Mon premier réflexe a été d’appeler ma famille, un par un. J’ai essayé d’appeler le plus de monde possible, en leur précisant bien que je n’avais rien signé, ce n’était pas officiel et donc que j’avais pas forcément le droit d’en parler.
J’ai juste prévenu ma famille, parce qu’ils me suivent depuis toujours et ils étaient trop contents de savoir ça. Ils savaient que je visitais Bragelonne le matin, mes parents, mes grands-parents, ma sœur, je les ai appelés, ils étaient trop heureux. Je peux vous dire que ça a bien pleuré chez moi toute la journée.
Sauf que moi je ne pleurais pas. Moi j’avais un sourire niais aux lèvres, mais mon âme, mes émotions étaient toujours en train de flotter un peu, accrochés par les pieds à mon corps, mais mise à part ça, j’étais totalement paumée.
Après j’appelle mes copines écrivaines dont certaines que je voyais le midi, qui ont commencé à hurler au téléphone, à pleurer. Et moi, toujours le sourire niais, à pas comprendre, vraiment perdue.
J’ai mangé avec les filles et j’ai passé toute l’après-midi stone. Totalement stone, à ne pas comprendre ce que je vivais et à ne pas saisir ce qui se passait.
Je suis rentrée épuisée chez moi.
Il faut remettre en contexte : je dis à mes parents que je vais être publiée depuis l’âge de 10 ans. J’en ai 23, dans un mois et demi. C’est quelque chose que je vise depuis 13 ans et d’un coup, on me le dit sans que j’y sois vraiment préparée. Toute la semaine a été un peu comme ça.
Je vous épargne le contrat pour l’instant, parce que j’aimerais vraiment faire un épisode à part.
L’annonce était le lundi. A partir du mardi soir, j’ai commencé à stresser et à ne pas être bien. Je n’étais pas heureuse.
J’étais contente que ça arrive mais mon âme n’était toujours pas redescendue dans mon corps, mes émotions non plus, et la seule chose qui restait c’était la peur, le stress, des boules d’angoisse et la fatigue.
J’ai très mal dormi. J’ai fait des cauchemars pendant une semaine entière. Je n’étais vraiment pas bien, à l’ouest dans tout ce que je faisais : je faisais tomber des choses, rendais des choses incomplètes, je ne savais plus travailler, écrire, ou faire quoi que ce soit.
Et ça, j’ai l’impression que personne n’en parle au sujet des acceptations, parce que souvent les gens sont juste joyeux. Moi sur le coup je n’arrivais pas trop à ressentir de la joie parce que j’ai été embarquée dans du stress et des émotions totalement contradictoires de peur et d’angoisse.
Je me disais, mais attends, elle avait l’air gentille mais est-ce que tout va bien se passer ?
Est-ce que le contrat va me convenir ?
Est-ce que tout va bien marcher comme j’aimerais ?
Est-ce que le travail va bien se faire ?
Des questionnements et des questionnements, encore et encore et encore, avec tous les scénarios catastrophe qui se profilaient.
A ce moment-là, je n’étais pas encore certaine d’où je voulais aller en septembre. Finalement j’ai fait le choix de prendre une formation où je n’ai cours que deux jours par semaine pour me laisser le temps pour écrire et voyager, faire des dédicaces.
Le livre doit sortir début 2023, du coup à partir de là je sais que je vais devoir être mobile, donc je suis heureuse d’avoir pris cette formation, mais à ce moment-là je ne savais pas encore, je n’avais pas toutes mes réponses, et ça a été une vague de stress et d’angoisse pendant plus d’une semaine et demie.
La première chose qui m’a beaucoup soulagée, c’est le fait que le samedi de la même semaine, j’ai reçu un magnifique colis de la part d’Anaïs du compte nonote_art qui m’avait fait une surprise. Elle m’a envoyée des fanarts, des goodies, un totebag, un médaillon et une lettre incroyable sur Absolu.
Et là, seulement là, je me suis mise à pleurer de joie.
Je n’avais pas pleuré de joie de toute la semaine. C’est comme si mon corps s’était crispé, comme une sorte de syndrome, non pas de l’imposteur, mais une peur presque enfantine de me réveiller et de me dire que non c’était juste un rêve et que tout ça n’est pas arrivé, que ça ne va pas se passer, que c’était juste un rêve passager et que ce n’est pas réel.
Le fait de recevoir ça, bizarrement, d’avoir des objets concrets dans les mains, ça m’a donnée une dose de réalité, même si ça n’avait rien à voir, Anaïs ne m’a pas envoyé ça en sachant que j’avais été acceptée, c’était juste un concours de circonstances qui est tombé la même semaine.
Mais là, tout doucement ma tête m’a dit : ok, c’est bon, en fait oui ton roman il a été accepté quelque part, en plus une maison d’édition incroyable avec des personnes super gentilles, une équipe que tu as pu rencontrer, qui t’a accueillie à bras ouverts, qui a pris toute une matinée pour t’expliquer chacun de leurs métiers pour te montrer comment ça se passait. Une éditrice, qui toute la semaine et les semaines qui ont suivi a répondu à toutes mes questions, qui a fait en sorte de me rassurer. Tout va bien, ça va bien se passer.
C’est bizarre de se dire que quand on réalise son rêve, ce qui vient en premier, c’est la montée des angoisses.
Je pensais m’être préparée à ça depuis deux ans, notamment en faisant plein d’interviews, mais j’étais toujours pas prête et c’est la peur qui a pris le dessus en premier.
La peur que ce soit une arnaque, que ça ne marche pas, que ce ne soit pas une bonne idée, qu’ils se soient trompés et qu’ils reviennent sur leur décision, qu’ils disent non, en fait c’est pas vrai !
Finalement ce qui a terminé de me rassurer, c’est quand Hélène m’a autorisée à en parler. J’ai pu l’annoncer sur les réseaux sociaux. A l’heure où je vous parle, on est à plus de 104 000 vues sur cette vidéo, avec plus de 1300 commentaires.
J’ai reçu une vague d’amour qui était assez impressionnante. Un tsunami !
J’ai essayé de répondre à un maximum de personnes même si c’était un peu compliqué, parce qu’en plus ce week-end là, c’était le week-end où je partais aux Imaginales.
Encore une fois, ça m’a permis de concrétiser et de me dire ok, on m’a permis de l’annoncer, ils ont fait des posts sur LinkedIn eux-mêmes pour l’annoncer, ils me suivent sur les réseaux, on en rediscute, mon éditrice est toujours là, c’est bon, ils ne vont pas partir, c’est accepté, ça va aller.
C’est vraiment ça, j’ai eu cette peur de me dire qu’en fait non, ça n’allait pas marcher.
Je ne sais pas ce que vous allez tirer de cet épisode, mais c’était juste pour vous dire que parfois, c’est pas le sentiment auquel on pense qui vient en premier. Parfois on est juste paralysé devant l’ampleur de ce qui nous arrive et devant la surprise.
Aujourd’hui tout va bien, je me suis défait totalement de mon stress, j’ai même terminé ma réécriture personnelle que j’avais fait avant de discuter avec Bragelonne, donc je leur ai dit que j’allais la terminer de toute façon. Tout va bien, tout a repris son cours normal.
Ne vous inquiétez pas si quand on vous annonce une bonne nouvelle, la première chose à laquelle vous pensez est négative.
C’est très humain de s’imaginer tout ce qui pourrait mal se passer et d’avoir la peur en premier, parce qu’on marche vers l’inconnu, quelque chose qu’on ne connaît absolument pas, qu’on n’a pas expérimenté et on s’imagine tout ce qui pourrait mal fonctionner, alors que parfois, tout va bien, il n’y a pas de souci à se faire, même s’il faut rester toujours prudent dans tous les cas.
Sachez que si vous vivez ça en ce moment, je suis avec vous, ça va aller, vous inquiétez pas, ça va bien se passer. Juste, prenez confiance.
Vérifiez que tout est ok pour vous (on en reparle dans l’épisode du contrat), que vous avez un bon feeling avec les personnes, que vous vous sentez bien avec. Et si ces deux choses-là sont ok, alors il n’y a pas de raison que ça se passe mal.
Malgré tout ce que votre cerveau peut vous dire, il n’y a aucune raison que ça se passe mal si vous avez le bon feeling et si vous êtes ok sur le contrat.
Après, c’est juste à vous de tout donner pour que ça se passe au mieux.
J’espère que cet épisode vous a plu. Comme dit au début, je vais continuer de vous parler de tout ce que je vais vivre durant les mois suivants, jusqu’à la parution d’Absolu en livre, aux éditions Bragelonne, dans la collection BigBang en 2023.
Édition Ludmila, passionnée d’écriture, de musique de dessin et de danse, n’est pas encore publiée, mais écrit depuis ses 10 ans, essentiellement de la prose
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