Libraire, blogueuse et autrice chez PKJ avec Marie Reppelin
Écriture, Édition, Mindset, Promotion À la fois libraire, bloggueuse littéraire et autrice publiée chez Pocket Jeunesse, Marie Reppelin partage sur Instagram, sur Tiktok et sur
Aujourd’hui, nous continuons la série n°3 démarrée dans l’épisode 85 pour évoquer le sujet de la création des personnages. Comment faire pour que ces personnages soient réalistes ou du moins vraisemblables ? Quels sont les éléments essentiels à savoir de lui ? Pourquoi une fiche personnage ultra complète n’est pas forcément nécessaire ? Réponse dans cet épisode.
Aujourd’hui on continue la série numéro 3.
Si vous n’avez pas écouté les derniers épisodes du podcast, vous vous demandez peut-être ce que je suis en train de raconter.
Tout simplement, j’ai commencé à travailler sur une idée d’un troisième roman qui serait en dehors de ma saga Absolu, donc qui n’a rien à voir avec le tome 1 ou le tome 2 d’Absolu que je suis en train d’écrire.
Puisque je démarre quelque chose de nouveau, « from scratch », je me suis dit que ça pourrait être intéressant pour vous de suivre de A à Z l’évolution de ce roman.
J’ai fait un premier épisode, l’épisode 85 qui parle de comment je démarre ce nouveau roman. Si vous ne l’avez pas écouté, n’hésitez pas, allez l’écouter.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler des personnages et comment je crée mes fiches.
Ma première vidéo YouTube, début 2020, concernait les fiches personnages.
A l’époque je faisais des fiches personnages énormes, en me disant que plus j’accumulais de détails plus le personnage paraitrait réel, vraisemblable.
Spoiler alert, ce n’est pas le cas. J’ai dû revoir mes critères à la baisse, notamment à cause d’Absolu, parce que j’avais trop de personnages donc ça me prenait trop de temps. Je me suis alors demandée : Quels sont les éléments vraiment essentiels dont j’ai besoin pour créer une fiche personnage ?
Bien sûr, il y avait des spécificités d’Absolu qu’il n’y a pas ici dans n°3. Mais je vais vous raconter un peu comment je fais mes fiches, et qu’est-ce qui est finalement important pour moi pour ensuite écrire un roman.
La première chose, c’est l’identité du personnage :
Le jour précis de naissance n’est peut-être pas forcément important, sauf si le jour d’anniversaire intervient durant la période de l’histoire, là ça peut être amusant.
Ensuite, je m’attaque à son physique.
Même si je ne décris pas forcément le personnage entièrement, j’ai besoin d’avoir toutes ces infos en tête pour me l’imaginer :
Je trouve que c’est important de pouvoir différencier les personnages entre eux visuellement. J’accompagne mes fiches personnages soit d’une illustration trouvée sur le web, soit d’un fan art pour le cas d’Absolu.
Pour n°3, forcément je n’ai pas de fan art, mais j’ai trouvé un gif qui me paraissait correct. Ce n’est pas parfait, mais ça me permet d’avoir une petite visualisation de ce que je veux faire et de comment je le fais.
C’est là où j’ai fait le plus de ménage dans mes fiches, parce que j’avais fait beaucoup trop de choses avant.
Il y avait par exemple des tests MBTI. C’est bien, je connais les tests MBTI de tous mes personnages grâce à ça. Mais en vrai, c’est pas ce qui est le plus important.
Pour moi, il y a quatre choses qui rendent un personnage vraisemblable quand on parle de personnalité :
Quelles sont ses qualités ?
Qu’est-ce qui fait que c’est une bonne personne ?
Qu’est-ce qui fait qu’on l’admire ?
Qu’est ce qui fait qu’on le respecte?
Tous les personnages ont des défauts et pas juste des défauts bateaux qu’on retrouve un peu partout comme « un peu perfectionniste » ou « un peu maladroit ».
Ce sont des défauts, mais tout le monde met ce genre de défaut à leurs personnages principaux… Mettez de vrais défauts.
Des défauts qui vont handicaper votre personnage, lui créer des problèmes, créer des conflits avec ses alliés, ou qui vont augmenter les conflits avec ses ennemis.
Ça dépend de quel genre de roman vous écrivez, mais créez des défauts qui vont causer des vrais problèmes scénaristiques.
Dire simplement qu’elle fait tomber tous les objets entre ses mains, c’est drôle, ça peut être un défaut d’ailleurs, je ne dis pas de l’enlever, mais ça ne doit pas être le seul.
Si c’est le seul, le personnage sera un peu une Marie Sue, c’est-à-dire un personnage un peu trop parfait qui ne va pas permettre au lecteur de s’identifier à lui ou à elle. Le lecteur se dira juste que le personnage est un peu plat. Il n’a pas de fissures, il n’a pas d’endroit qu’on peut creuser, il ne parait pas humain, pas vraisemblable.
Donc ne négligez pas les défauts de vos personnages.
Qu’est-ce que le personnage cherche à accomplir ? Quel est son but ?
Il peut ne pas savoir quel est son but au début du roman, mais vous pouvez noter quel sera son but au début, au milieu puis à la fin. Son but peut évoluer avec lui et avec ses aventures.
Chaque personnage, même un personnage secondaire, doit avoir des objectifs.
Parfois dans des romans, on voit un personnage secondaire aider le personnage principal, mais on ne comprend pas pourquoi il fait ça. Ça n’a pas l’air de cadrer avec sa personnalité et on ne comprend pas quel est son but derrière. On se rend compte alors que le but n’a pas toujours été creusé par l’auteur. Du coup ça crée des situations où le personnage ne paraît pas vraiment vraisemblable encore une fois. Plus que réaliste, vraisemblable.
Le but c’est essentiel. Ça peut être tout simple comme : vivre une vie tranquille, trouver un appart, améliorer ses relations avec sa famille ou détruire la Chose, ça dépend dans quel univers on est.
Dans n°3 le but de mon personnage principal est de trouver une vie équilibrée. C’est pas exactement comme ça que je vais le formuler au moment de faire sa fiche personnage, mais en gros c’est ça son but. C’est vraiment de se sentir mieux dans son corps, mieux dans sa vie, et même si elle ne l’exprime pas consciemment, toutes ses actions, c’est pour faire ça. C’est pour tendre vers cet objectif, tendre vers ce but, d’avoir la sensation d’exister à nouveau et de vivre pleinement à nouveau.
Et toutes les erreurs qu’elle va faire d’ailleurs, ça va être lié à ce but parce qu’elle cherche tellement à l’atteindre qu’elle est aveuglée par ses propres défauts, par les propres défauts de ses buts et par le fait qu’elle n’utilise pas forcément les bonnes méthodes pour les atteindre.
Quatrième point de personnalité vraiment essentiel à mettre dans une fiche personnage c’est sa transformation.
Et ça la transformation, il faut vraiment le faire.
J’en ai parlé dans un autre épisode de podcast, à propos des arcs narratifs de personnages qu’il y a par exemple dans Avatar, le dernier maître de l’air.
On voit des personnages considérés comme des antagonistes faire des arcs de rédemption et devenir des protagonistes. Il y a d’autres personnages qui sont déjà antagonistes qui s’enfoncent un peu plus en tant qu’antagonistes et des protagonistes qui évoluent, changent de but, changent de traits physiques, de traits caractéristiques mentaux, moraux.
Un personnage est dans votre roman parce qu’il vit des choses qui sortent de son quotidien. Il ne peut pas rester le même à la première et à la dernière page du roman. Il ne peut pas être la même personne.
Si c’est la même personne, ça s’appelle une tragédie et souvent ça conduit à la mort du personnage. Il n’y a que dans les tragédies qu’on peut voir des héros qui ne changent pas, mais c’est pas bénéfique pour eux. Ils n’arrivent pas à changer, donc ça se finit mal.
J’ai pas forcément d’exemple en tête à vous citer mais j’avais lu ça dans l’anatomie du scénario. Un personnage qui ne change pas, qui n’a pas sa transformation, alors c’est quelqu’un qui n’a pas été touché par les événements qui lui sont arrivés.
C’est quand même dommage d’écrire un bouquin entier sur ce personnage pour qu’il n’y ait pas de changement dans son attitude et qu’il n’ait aucune évolution.
Attention, l’évolution ne doit pas se faire uniquement sur les dernières pages. Elle doit se faire tout au long du livre par des mini prises de conscience, des changements d’action un peu plus régulièrement, des prises de risque par rapport à ce qu’il était avant.
Quand on compare la fin et le début du roman, on voit la transformation mais on n’est pas choqué d’une page à une autre parce que le personnage à un moment fait un truc qui n’est pas du tout dans son caractère. Non. Il faut que ce soit justifié, mis en place au fur et à mesure pour ne pas choquer le lecteur et que cela paraisse vraisemblable, et surtout, pour qu’à la fin on se dise « Wow, je ne l’ai pas senti et pourtant l’évolution elle est incroyable ! ».
Les qualités du personnage, ses défauts, son but et sa transformation sont les quatre éléments importants à mettre en place pour sa personnalité.
Vous pouvez ajouter d’autres choses si vous avez d’autres idées. Pourquoi pas ses peurs par exemple ? ça peut être intéressant de les mettre, surtout s’il en a et que ça fait vraiment partie de sa personnalité, mais je dirais que déjà avec ces quatre-là, vous avez vraiment le cœur pour créer la personnalité d’un personnage.
Passons à la catégorie suivante, la famille du personnage.
Ici, je vais expliciter ses frères et sœurs, ses parents pour avoir des noms qui sont répertoriés quelque part. Vous n’êtes pas obligés de le faire, mais moi je le fais pour me repérer, surtout dans Absolu, mais dans n°3, ça va il n’y a pas beaucoup de personnages, donc un peu plus facile.
Et enfin j’ai le droit d’écrire mon meilleur pavé pour raconter son histoire.
Le but n’est pas de raconter son histoire dans le livre, mais de raconter son histoire avant, depuis sa naissance ou son enfance.
Qu’importe s’il a une enfance compliquée ou pas, peut-être qu’il a une enfance normale votre personnage, mais je veux que vous racontiez son histoire, que vous lui créiez :
On n’est pas obligé de raconter son passé au cours du roman, on peut le faire par toutes petites touches sans avoir à tout raconter.
Mais un personnage dont l’auteur n’a pas travaillé le passé, ça se sent. On sent que c’est un peu creux, qu’il n’y a pas la complexité d’une personne qui a vécu une vie entière.
C’est impossible de retranscrire une personne réelle dans un livre, je vous l’accorde, même quand on connaît très bien ses personnages et qu’on les a faits les plus vraisemblables possible. Mais on peut faire en sorte de donner cette illusion du réel. Le fait de raconter son histoire, de le traiter comme une personne qui a vraiment son passé avant même que le début de votre roman ne démarre, ça lui crée de la profondeur. Ça va justifier énormément sa manière d’être au moment de ses actions et ça va peut-être vous aider à imaginer sa transformation si vous avez du mal à la trouver.
Donc voilà. C’est comme ça que je crée actuellement mes personnages.
Et enfin j’ai le droit d’écrire mon meilleur pavé pour raconter son histoire.
Je reviens sur l’anatomie du scénario. Si vous ne l’avez pas vu j’avais fait 9 vidéos très complètes qui expliquent chacun des chapitres de l’anatomie du scénario. C’est un livre que je vous recommande.
Je ne vous dis pas d’appliquer tous ses conseils, parce que c’est très fastidieux. Personnellement je n’applique pas tous ses conseils, mais de temps en temps je me rappelle d’une de leurs idées et ce sont plutôt des bonnes idées quand même. Après faut les appliquer, voir si ça convient.
Une idée que j’avais bien aimé chez eux, c’est les relations entre personnages.
Quel personnage est en conflit avec un autre ? Pourquoi ? En quoi ils sont en conflit ? Qu’est ce qui fait qu’ils n’ont pas le même objectif ?
Parce que parfois, le conflit n’est parce qu’ils se détestent, mais c’est parce que leurs objectifs diffèrent. Ou alors ils veulent atteindre le même objectif, mais il n’y a la place que pour une seule personne.
Il y a plein de manières de créer le conflit. C’est plutôt intéressant au moment de créer ses personnages de créer un arbre de relations entre les personnages.
Par exemple, de dire : A aime bien B qui aime bien C qui déteste A. Pourquoi ? Comment ? Quelles sont leurs histoires en commun ? C’est pour ça que c’est important d’avoir les buts, les transformations et l’histoire derrière le passé de chaque personnage, pour pouvoir justement créer cet arbre de relations.
Dès qu’on arrive dans le roman, on n’a alors pas l’impression que tout se crée sous nos yeux mais que c’était déjà là et que nous, finalement, on ouvre une page au milieu de la vie de quelqu’un, la partie de sa vie qui est intéressante et qui fait qu’on a envie de le lire. Mais il y a bien eu quelque chose avant et quand on fermera le livre, il y aura quelque chose après. Tout n’est pas écrit dans ce livre, ce n’est qu’une petite portion de sa vie.
Je vais continuer de vous faire plein d’épisodes pour n°3 au fur et à mesure que je l’écris. N’hésitez pas à m’envoyer un petit message pour me parler de ça, si ça vous plaît, si vous voulez continuer.
Sachez que lundi, j’ai l’honneur, le bonheur, la joie d’accueillir Samantha Bailly sur le podcast. Je suis vraiment heureuse de la recevoir, vous n’imaginez pas.
D’habitude je cherche un peu pour trouver mes questions, je me documente. Là c’était plutôt en mode j’ai beaucoup trop de questions, il va falloir que je fasse le tri pour définir lesquelles sont les plus intéressantes et ne pas m’éparpiller, parce que je la suis depuis le début, c’est en partie grâce à elle que je suis là aujourd’hui, que j’ai osé me lancer sur les réseaux pour parler d’écriture, donc vraiment, j’ai très hâte de la recevoir et j’espère que l’épisode vous plaira.
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