Organiser la création d’un univers de roman
Écriture, Organisation Comment démarrer la création d’un univers de roman, encore plus quand il est situé dans le genre de l’imaginaire ? C’est la question
On reprend la série numéro 3, pour le troisième épisode.
Avec les épisodes sur n°3, je vous emmène dans l’écriture de mon troisième roman de A à Z.
Dans le premier épisode on avait le démarrage du roman. Dans le deuxième on avait la création de ses fiches personnages.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de découpe des chapitres et comment je m’organise pour découper mes chapitres dans ma planification.
Il faut savoir que personnellement je planifie, et je planifie même beaucoup, encore qu’ici pour l’instant ma planification est très légère, ça me permet juste de voir un peu le squelette que va prendre l’histoire.
Ce n’est pas le cas de tout le monde et tout le monde n’a pas le faire. Mais après ça peut être des conseils qui s’appliquent au moment de retravailler son texte, lors de la réécriture. Donc même si vous n’êtes pas quelqu’un qui planifie, peut-être que ce que je vais vous dire va vous intéresser pour plus tard.
J’ai eu de la chance. Que ce soit au niveau d’Absolu ou au niveau de n°3, c’est très facile pour moi de savoir quand découper les chapitres pour une raison spécifique à chaque fois, c’est que je fais de l’alternance de points de vue ou de supports.
Dans Absolu, on a plusieurs narrateurs avec une alternance de narrateurs qui est plutôt équilibrée.
C’est facile de découper les chapitres puisque je change de chapitre quand je change de narrateur. Et je change de narrateur quand le nouveau narrateur devient important selon une spécificité que vous retrouverez dans l’épisode que j’ai créé sur comment bien gérer les narrateurs.
N’hésitez pas à aller l’écouter. J’y explique comment bien gérer ses narrateurs et notamment comment répartir les chapitres entre ses narrateurs.
Dans n°3 on a pas de changement de narrateur mais une alternance de supports.
C’est quelque chose que j’adore, que j’ai particulièrement aimé d’ailleurs dans Illuminae, mais aussi dans des recueils de nouvelles ou certains livres comme la vie est un arc en ciel. Ce sont des alternances de supports. On n’a pas simplement des chapitres normaux, on peut avoir des lettres, des post-it, des parties narration aussi, pourquoi pas des échanges de sms.
Il y a de plus en plus de livres qui font de l’alternance de support. Dans illuminae il y a même des rapports de vidéos, des descriptifs de caméra surveillance par exemple.
Pour beaucoup de gens, ça les perturbe. L’alternance de support les fait sortir du livre, mais moi j’adore ça. Je trouve ça vraiment fascinant, ça peut apporter d’autres perspectives puisqu’on n’amène pas forcément une scène d’un point de vue narratif mais parfois juste avec un bout de post-it. C’est très court, mais ça apporte une autre vision de la scène.
C’est ce que j’ai envie de faire pour n°3, et comme c’est un livre un peu plaisir où j’ai envie de m’amuser, c’est sur ça que je suis partie.
Du coup, ma répartition de chapitres est très simple puisque je découpe les chapitres en fonction du support.
Je vais avoir des mantras, des lettres, des parties de narration. Il y a certaines scènes qui ne marchent que sur un support en tant que tel.
Je connais à peu près mon histoire. C’est une histoire qui va être relativement courte. J’avais déjà en tête à peu près tout ce que je voulais mettre. Et là, ce qui me permet de planifier, c’est simplement d’avancer dans l’histoire en créant des actions qui se suivent et qui m’amènent du point A au point Z.
J’ai déjà l’histoire en tête, que j’avais déjà travaillé, avec toutes ses évolutions, tous ses points pivots, tous ses moments clés qui vont apporter une autre dimension à l’histoire. Je peux difficilement l’expliquer en moins de 20 minutes, mais j’ai fait mon découpage de chapitre notamment grâce à la formation Licares.
Là vraiment, on est plus sur du découpage de scènes. Et pour chaque scène il faut que je regarde quel format va être le plus adapté.
Par exemple, si on est sur un moment introspectif, une lettre c’est plutôt pas mal, puisqu’on est dans les pensées d’un personnage.
Un moment d’action, la narration sera beaucoup plus adaptée.
Pour un dialogue, on peut refaire de la narration ou de la lettre, mais on peut aussi faire des échanges de sms, des post-it, ça dépend en fait si on veut que l’information soit donnée de façon différée ou avec un échange immédiat. Là, c’est à moi de voir comment faire et quelle ambiance j’ai envie de créer.
Je vous avoue que pour le coup, faire la répartition de chapitres de n°3, c’est très facile et je m’amuse bien.
A chaque fois que j’ai une scène en tête, je me demande ce qui va être le plus marquant pour les lecteurs. Qu’est-ce qui va apporter les bonnes informations ? La bonne ambiance ? Pour une scène, même si elle est très courte, qu’est-ce qui va amener le plus d’impact pour le lecteur ?
Si vous n’avez pas d’alternance de points de vue ou de supports mais que c’est le même personnage qui raconte la scène tout au long du roman, concentrez-vous sur le but de chacun de vos chapitres.
Dans un chapitre, il doit se passer des choses qui font évoluer la situation ou les personnages. Si entre le début et la fin du chapitre on a pas eu d’évolution concrète, on aura l’impression qu’il ne s’est rien passé, même s’il s’est passé des choses.
Une évolution peut être par exemple :
Il y a plein de manières de créer du changement. Si votre personnage démarre le chapitre à un point A et qu’à la fin du chapitre, même s’il s’est passé des trucs, il est toujours au point A, c’est que le chapitre est mal équilibré.
Souvent, j’essaie de découper mes chapitres de telle sorte que chacun ait son but précis, et qu’il n’y ait pas trop de choses différentes dans un même chapitre.
C’est ce que j’essaie de faire personnellement, ce n’est peut-être pas le cas de tous les auteurs, en tout cas je vous donne mon expérience là-dessus.
Chaque chapitre a son but, sa vocation première, le message qu’il doit faire passer, les actions primordiales.
Si c’est sur une durée de temps définie c’est encore plus pratique. Par exemple dans Absolu, on peut suivre une épreuve durant tout un chapitre. Là c’est facile de faire le découpage, mais quand il se passe des actions un peu diverses, on a tendance à soit trop en mettre dans un chapitre soit pas assez.
Pour bien découper ses chapitres, il faut savoir doser les informations et les équilibrer. On peut aussi vérifier la taille des autres chapitres pour faire en sorte que tous soient équilibrés entre eux.
C’est pas un exercice facile, et d’ailleurs entre mes premiers jets et mes réécritures, je remodèle énormément mes chapitres :
C’est difficile de réussir à trouver le ton juste pour chaque chapitre du premier coup.
Le plus simple, c’est de faire la liste des actions prioritaires qu’on veut mettre dans un chapitre, sans forcément planifier très en avance, ça peut être aussi au moment d’écrire le chapitre.
Votre personnage est au point A au début. A la fin, il doit être au point B. Pour aller du point A au point B, il fait telle action, telle action et telle action.
Au niveau mental ça le fait passer de tel état à tel autre état.
Au niveau des relations entre les personnages on peut voir qu’il y a une évolution entre tel et tel personnage. Par exemple, ils ont eu une discussion importante, ils se sont vus d’une manière différente, ils se sont aidés ou au contraire ils ont eu une dispute.
Grâce à ça, vous voyez si votre chapitre est complet. Le lecteur peut résumer votre chapitre à telle ou telle action et mieux le visualiser.
Pour en revenir à n°3, finalement découper mes chapitres est simple. Je suis très contente de pouvoir travailler sur l’alternance de supports.
Le but finalement c’est de faire en sorte que les supports ne se suivent pas. Je ne vais pas faire 2 lettres d’affilée par exemple. Je mets un certain écart entre les supports.
C’est un exercice parfois compliqué puisque je dois faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de narration d’affilée non plus, donc bien rythmer les différents supports entre eux pour qu’ils se complètent. On ne doit pas avoir deux ou trois longs supports qui se suivent, puis plein de courts. Sauf si je veux donner un effet de rythme plus court ou plus long bien sûr.
Ce n’est donc pas que la scène que je dois imaginer, mais c’est le livre de façon générale. Dans quel rythme va être le lecteur ? Quel support va-t-il aimer lire ? Quel impact va-t-il avoir ? Où est-ce que je peux placer des indices de l’univers ? Quel est le support le plus adapté ?
C’est un gros travail mais en même temps c’est quelque chose qui m’amuse beaucoup et que j’aime faire donc je suis plutôt contente.
Ça me permet aussi de travailler au fur et à mesure mon univers qui est finalement très simple vu qu’on est dans notre monde, donc je me base sur des choses existantes.
Le plus difficile finalement c’est que ça se passe en 2009. Je dois faire en sorte de m’adapter à la période, donc aller chercher des infos qui étaient valable en 2009, les habitudes de l’époque.
Après, c’est mon enfance donc c’est pas comme si je m’attaquais aux années 60 que je n’ai pas connues, mais c’est assez amusant de ne pas travailler sur une période actuelle ou une période future, mais de travailler sur le passé. J’avais encore jamais fait, donc j’avoue que c’est quelque chose qui m’amuse pas mal.
Voilà comment je m’organise actuellement pour répartir mes chapitres. Je ne sais pas si c’est parfaitement clair, mais si vous avez des questions, comme d’habitude, n’hésitez pas à m’envoyer un petit message sur Instagram.
Les épisodes sur n°3, je les fais au fur et à mesure que j’écris le roman, donc c’est pas toujours aussi carré que ce que je fais d’habitude, mais j’aime bien, ça me permet de vous montrer mon avancée, placer aussi mes questionnements, les difficultés je peux rencontrer. On est plus sur un journal de bord qu’autre chose.
D’ailleurs, dites-moi si vous voulez que je continue cette série. N’hésitez pas à me dire quelle étape vous voudriez voir absolument dans le podcast, et moi, je vous retrouve lundi pour une interview avec Morgane, responsable éditoriale chez Edith & Nous, qui vient nous parler de la plateforme. J’espère que c’est un épisode qui vous plaira.
Écriture, Organisation Comment démarrer la création d’un univers de roman, encore plus quand il est situé dans le genre de l’imaginaire ? C’est la question
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